Présentation


La Nouvelle Vague est l'un des mouvements les plus connus et étudiés en France comme dans le monde. Apparue à la fin des années 1950, elle est considérée par beaucoup comme le tournant artistique qui a fait basculer le cinéma dans la modernité. Le terme de « Nouvelle Vague » est né en 1957 sous la plume d'une rédactrice de L'Express, Françoise Giroud : il s'agit tout d'abord d'un slogan journalistique, qui a ensuite été utilisé afin de définir un concept critique, puis technique et stylistique. Cependant, cette notion arrive tardivement par rapport à l'article fondateur de la nouvelle école critique des Cahiers du Cinéma, puisque François Truffaut rédige « Une certaine tendance du cinéma français » en 1954. En se dressant contre les thèmes, la technique et l'esthétique du cinéma de la Qualité qui le précède et en défendant la Politique des Auteurs, Truffaut ainsi que Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Claude Chabrol et Eric Rohmer (pour ne citer que les principaux) révolutionnent la façon de faire du cinéma nationalement comme internationalement. Même si le groupe, en passant de la critique à la pratique, c'est-à-dire de l'abstrait au concret, se dissout dès la fin des années 1960, il reste une inspiration et un modèle pour beaucoup de jeunes cinéastes d'aujourd'hui.

Les informations que l'on peut trouver à propos de la Nouvelle Vague sont dans un premier temps extrêmement redondantes dans les sites les plus populaires, malgré sa relative « célébrité » et le fait qu'elle soit depuis assez longtemps l'objet d'étude et d'enseignement par les universitaires. Cependant, avec une recherche approfondie, il est possible de trouver des documents beaucoup plus rares et souvent ciblés sur une problématique précise qui n'apparaît pas sur le web plus « commun ». Il est difficile de trouver des flux RSS ou bien des fils Twitter concernant cette école artistique, sans doute à cause de son ancienneté.

Trois ouvrages de référence


DE BAECQUE, Antoine, TESSON, Charles, La Nouvelle Vague : textes et entretiens parus dans les Cahiers du Cinéma, Paris, Cahiers du Cinéma, 1999.
Vous avez la possibilité d'emprunter cet ouvrage aux bibliothèques Marguerite Audoux, André Malraux, Jean-Pierre Melville et Clignancourt de Paris.

DOUCHET, Jean, Nouvelle Vague, Paris, Ed. Hazan, 1998.
Vous avez la possibilité d'emprunter cet ouvrage à la bibliothèque municipale de Caen, à la bibliothèque de l'ESAM de Caen, ainsi qu'aux bibliothèques Marguerite Audoux, Château d'eau, Faidherbe, Parmentier, Jean-Pierre Melville, Georges Brassens, Beaugrenelle et Marguerite Yourcenar de Paris.

MARY, Philippe, La Nouvelle Vague et le cinéma d'auteur, Paris, Seuil, 2006.
Vous avez la possibilité d'emprunter cet ouvrage à la médiathèque Jean-Pierre Melville de Paris.

Trois ouvrages numérisés


DE BAECQUE, Antoine, La Nouvelle Vague : portrait d'une jeunesse, Paris, Flammarion, 2009.
Vous pouvez consulter ce livre en cliquant ici.

PASCAL, Michel, Le Cinéma, Paris, Le Cavalier Bleu, 2003.
Vous pouvez consulter ce livre en cliquant ici.

SELLIER, Geneviève, La Nouvelle Vague : un cinéma au masculin singulier, Paris, CNRS, 2005.
Vous pouvez consulter ce livre en cliquant ici.

Trois articles en ligne


BERTON, Simone, BREMOND, Claude, SULLEROT, Evelyne, « Les héros des films dits ''de la Nouvelle Vague'' », in Communications, numéro 1, 1961, pp. 142-177. Consulté le 06 mai 2011 sur persee.fr. Cet article n'a pas été publié en ligne mais numérisé après sa parution dans une revue papier.
Cet article propose de dégager les principales ressemblances et différences entre les héros des films de la Nouvelle Vague et les héros issus de films « témoins » n'appartenant pas à un mouvement singulier. Cette étude se base essentiellement sur la forme du film, l'intrigue, avec ses thèmes et son dénouement, mais surtout les diverses caractéristiques des héros analysés.
Mots-clefs : comparaison, héros, nouveauté, liberté.
Vous pouvez accéder à cet article en cliquant ici.
 
CAPDENAT, Constance, « Les Enfants terribles de la Nouvelle Vague », in Vingtième Siècle, numéro 22, 1989, pp.45-52. Consulté le 06 mai 2011 sur persee.fr. Cet article n'a pas été publié en ligne mais numérisé après sa parution dans une revue papier.
Cet article, publié trente ans après le succès des 400 Coups et de Hiroshima mon amour, revient sur l'histoire de la Nouvelle Vague. La rédactrice expose tout d'abord les conditions de son apparition, sa volonté de percée et de révolution, le rejet du « cinéma de la Qualité », l'admiration pour certains auteurs américains ainsi que le style des films. Elle finit par s'interroger sur la durabilité de ce mouvement en concluant qu'il s'est dissout à la fin des années 1960.
Mots-clefs : solidarité, révolte, rupture, génération.
Vous pouvez accéder à cet article en cliquant ici.
 
SELLIER, Geneviève, « Images de femmes dans le cinéma de la Nouvelle Vague », in Clio, numéro 10-1999, Femmes travesties : un "mauvais" genre. Consulté le 06 mai 2011 sur revues.org. Cet article n'a pas été publié en ligne mais numérisé après sa parution dans une revue papier.
La rédactrice s'attache à souligner la dimension inégalitaire liée à la femme dans la Nouvelle Vague, qu'elle soit personnage ou cinéaste. Elle étudie notamment l'ambivalence de l'image de la femme chez Godard qui reste un « autre » et n'est pas sujet de sa propre histoire. Selon elle, les femmes chez Chabrol sont totalement aliénées, ne produisant aucune identification. Varda ainsi que Resnais et Duras proposent une autre tendance, et avec eux le personnage de femme devient pleinement sujet du film.
Mots-clefs : femme, représentation, conscience, aliénation.
Vous pouvez accéder à cet article en cliquant ici.
 
Ces trois articles soulignent la dimension novatrice du cinéma de la Nouvelle Vague, et s'attachent toujours à mettre ces films en rapport avec les œuvres cinématographiques qui les ont précédées, que ce soit par la comparaison ou bien par un rappel chronologique.

Errata (08 mai 2011) : Chez moi, les deux premiers liens vers persee.com ne fonctionnent pas. Si c'est également le cas chez vous mais que vous souhaitez les lire, cliquez ici puis indiquez le nom de l'auteur ou le titre de l'article qui vous intéresse dans la barre de recherche.

Trois documents ou archives numérisés


Cette vidéo, datant du début des années 1960, présente dans une première partie les réactions des spectateurs à la sortie d'une séance d'A bout de souffle de Jean-Luc Godard et dans une seconde partie l'avis de jeunes gens sur le mouvement. On découvre l'ambivalence des réactions suscitées par le courant encore récent à cette époque : beaucoup sont scandalisés, mais certains apprécient la nouveauté et notamment la sensualité que dégagent ces œuvres cinématographiques. Ce ne sont pas uniquement les adolescents ou jeunes adultes qui y sont favorables. De la même manière, les personnes qui n'accrochent pas aux films Nouvelle Vague sont aussi bien quarantenaires qu'adolescents.
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Cette photographie, prise en 1959 lors du tournage du premier long-métrage de Godard, montre à quel point le cinéma de la Nouvelle Vague est inventif et loin du cinéma traditionnel qui, enfermé en studio, utilise de lourdes équipes et des éclairages artificiels. L'équipe de Godard, réduite à son strict minimum, filme le duo Belmondo-Seberg dans la minuscule chambre 12 de l'Hôtel de Suède (aujourd'hui détruit). La fenêtre ouverte de cette chambre est la principale source de lumière, bien plus importante que le double bol qui surplombe la tête du cinéaste. La caméra n'est pas sonorisée, ce qui prouve que, malgré une volonté de « captation » du réel, les premiers films de la Nouvelle Vague ont été doublés en postsynchronisation, leurs auteurs n'ayant pas les moyens de faire autrement.
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A leurs débuts en tant que réalisateurs, ceux qu'on a nommé les « jeunes Turcs », bien que majoritairement de droite alors, se distinguent par le caractère apolitique de leurs films qui vient s'opposer à la tradition très politisée et de gauche des cinéastes qui les précèdent. Au fil du temps, la plupart d'entre eux évolue vers la gauche politique, notamment au moment de la guerre d'Algérie même si leurs films n'en procurent pas de témoignages véritables (hormis peut être Le Petit soldat). En revanche, le Festival de Cannes de 1968 leur donne l'occasion de se positionner contre l'Etat, aux côtés des étudiants et travailleurs en grève. Le 18 mai, les projections sont suspendues par, entre autres, Truffaut et Godard, et Louis Malle les suit immédiatement en démissionnant du jury. Le Festival, comme le prouve cette accroche du journal L'Humanité du 19 mai 1968, est annulé.
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Cinq sites


Sites en Français :

L'auteur de l'ouvrage intitulé Le décor au cinéma, Jean-Pierre Berthomé, est également l'auteur en 2006 d'une page internet consacrée aux décorateurs de la Nouvelle Vague. Même si les réalisateurs de cette nouvelle génération favorisent dans un premier temps les situations en extérieurs réels, ils ne se désintéressent pas pour autant des décors. Ils font appel, de façon paradoxale, à des décorateurs qui ont une expérience de décors en studio, qui se sont entrainés en tant qu'assistants de décorateurs chevronnés et qui ont, pour certains, étudié à l'IDHEC. Berthomé revient notamment sur les travaux de Jean André, François de Lamothe, Jacques Saulnier, Bernard Evein, Willy Holt, Pierre Guffroy et Théo Meurisse.
Page consultée le 08 mai sur bifi.fr (site qui est régulièrement mis à jour). Institution garante : la Cinémathèque française.
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Bamchade Pourvali, avec une page internet rédigée en juin 2006, établit les grandes lignes de la carrière de Godard. Il revient bien sûr sur ses débuts en tant que critique puis en tant que jeune réalisateur. Le rédacteur décrit ensuite « les années Karina » et les essais de fictions du cinéaste (avec Masculin féminin, Deux ou trois choses que je sais d'elle ou Week-end). Lors des années 1970, Godard mêle militantisme et expérimentations liées à la vidéo dans une réflexion sur l'image et le son. Puis, à partir de 1979, avec Sauve qui peut (la vie), il revient au cinéma de fiction. Pourvali présente ensuite les Histoire(s) du cinéma qui occupèrent le cinéaste de 1988 à 1998. Enfin, il explique que la réflexion historique, qui traverse ses films des années 1990, offre à l'œuvre de Godard une perspective nouvelle. Il termine par l'interrogation : « Un ''style Godard'' ? » et analyse les effets de ruptures, collages et montages ainsi que la forme et la fonction du récit chez Godard.
Page consultée le 08 mai sur centrepompidou.fr (site qui est régulièrement mis à jour). Institution garante : le Centre Georges Pompidou.
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Le site du Monde diplomatique propose de lire en ligne l'article « A-t-on le droit de critiquer la Nouvelle Vague ? » de février 2009, rédigé par Philippe Person. Celui-ci reproche à la Nouvelle Vague, mouvement de liberté et de jeunesse à son époque, d'être un carcan pour les nouveaux réalisateurs qui, s'ils ne délivrent pas des œuvres cinématographiques correspondant aux impératifs mis en place par les critiques des Cahiers période jaune, risquent d'être attaqués par la critique de revues comme Les Cahiers du Cinéma, Télérama, Le Monde, Libération ou encore Les Inrockuptibles. Selon l'auteur de l'article, le courant qui ouvrait des horizons aux multiples possibilités à la fin des années 1950 et au début des années 1960 est aujourd'hui une sorte d'ombre qui ferme les portes à beaucoup de personnes. Il est nécessaire, pour lui, de dépasser cela et de se permettre la critique de la Nouvelle Vague, comme Truffaut qui s'est autorisé dès 1954 à attaquer violemment le cinéma de la Qualité.
Page consultée le 08 mai sur monde-diplomatique.fr (site qui est quotidiennement mis à jour). Institution garante : Le Monde diplomatique.
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Sites en Anglais :
Michelle Strozykowski est l'auteure, en 2008, d'une page internet consacrée à la Nouvelle Vague. Elle revient dans une première partie sur la rupture qu'opèrent les jeunes cinéastes avec le cinéma français traditionnel. Elle caractérise ensuite A bout de souffle de film réaliste puis souligne l'influence hollywoodienne qu'ont subi notamment Chabrol via Hitchcock et Godard via Bogart. La rédactrice rappelle ensuite les innovations techniques des films Nouvelle Vague, particulièrement par l'improvisation et l'utilisation de nouvelles techniques. Elle termine par une mise en perspective du mouvement en décrivant l'influence qu'il a encore de nos jours, puisque les œuvres de Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Robert Altman, Quentin Tarantino ou Jean-Pierre Jeunet en sont les héritières directes.
Page consultée le 08 mai 2011 sur suite101.com (site qui est quotidiennement mis à jour). Institution garante : Suite101.
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En 2009, Amber McNett rédige une page intitulée : « The politics of the French New Wave ». Elle se s'intéresse pas ici à la Politique des Auteurs que prônent les jeunes critiques des Cahiers mais à leurs positionnements politiques, à travers leurs films comme à travers leur vie. La Nouvelle Vague se développe au cours des années 1960, décennie de changements politiques et sociaux profonds. Ce mouvement, à la fois par ses réalisateurs et par son organe critique (Les Cahiers du Cinéma) suit les évolutions politiques et sociales des décennies suivantes : au départ plutôt axés à droite, Chabrol, Truffaut, Godard et les autres se tourneront vers la gauche idéologique à partir du milieu des années 1960. Les films ne peuvent se ranger « à droite » ou « à gauche » ; ils témoignent en fait d'une réalité plus complexe puisqu'il s'agit de témoigner d'existences uniques et paradoxales.
Page consultée le 08 mai 2011 sur newwavefilm.com (site qui est régulièrement mis à jour). Institution garante : Newwavefilm.
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Trois flux RSS


Il est compliqué de trouver des flux RSS concernant la Nouvelle Vague qui soient pertinents à cause de l'ancienneté de ce courant, à laquelle s'oppose la relative nouveauté d'internet et des techniques de syndication de contenu. Les flux proposés ci-dessous ne concernent donc pas la Nouvelle Vague en tant que telle mais certaines personnalités qui y sont associées.

Agnès Varda n'est pas considérée comme une réalisatrice « Nouvelle Vague » puisqu'elle est estampillée « Rive gauche », de la même façon que Jacques Demy, Chris Marker ou Alain Resnais. Cette distinction est assez vaine puisque chaque réalisateur, qu'il soit « Nouvelle Vague » ou « Rive gauche », possède son identité, son unicité artistique. Il s'agit néanmoins de la seule femme cinéaste attachée à ce mouvement. En cliquant ici, vous arriverez sur le flux RSS lié aux actualités qui la concerne.

Jean-Paul Belmondo est, aux côtés de Jean-Claude Brialy et de Jean-Pierre Léaud, l'un des acteurs-phares de la Nouvelle Vague. Bien qu'ayant préalablement joué dans quelques pièces de théâtre et films, c'est avec le rôle de Michel Poiccard dans A bout de souffle que sa carrière est véritablement lancée. Le flux RSS auquel vous pouvez accédez en cliquant ici vous permettra de suivre son actualité.

Antoine de Baecque et Serge Toubiana sont sans doute les plus grands spécialistes de la Nouvelle Vague en France. Le premier, qui a été rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma de 1996 à 1998, a publié de nombreux ouvrages concernant la Nouvelle Vague et les réalisateurs qui y sont attachés. Il a notamment écrit la biographie de Truffaut publiée en 2001 et celle de Godard publiée en 2010. Le flux RSS que vous pouvez découvrir ici liste les nouveautés du blog qu'il tient.

Deux fils Twitter


Des fils Twitter concernant uniquement la Nouvelle Vague sont malheureusement impossibles à trouver, que ce soit en Français ou dans une autre langue. Cette impossibilité est sans doute due au caractère « d'actualité » de l'outil de réseau social qu'est Twitter, auquel ne correspond pas la dimension achevée de ce mouvement cinématographique.

Néanmoins, il existe un fil de citations de François Truffaut traduites du Français à l'Anglais que vous pouvez découvrir ici, ainsi qu'un fil de citations de Jean-Luc Godard, également traduites en Anglais, à lire ici.
Tandis que l'auteur du premier fil fait agir et réfléchir ses abonnés en posant parfois des questions, la personne qui s'occupe du second fil se tient exclusivement aux citations du réalisateur.